Plusieurs mois après la mort de Kara, je regardais les annonces des poulains à vendre ou des pur sang anglais réformés (pour en avoir monté plusieurs, j’ai un vrai coup de cœur pour les pur sang anglais, pour leur sensibilité, leur intelligence et vivacité) sans vraiment la conviction d’acheter. L’idée me trotter en tête sans pour autant ressentir le besoin d’acheter un cheval.
J’ai vu des très beaux chevaux, de très beaux poulains venants de bons élevages mais aucun ne m’intéressait.
J’ai fini par poster une annonce pour évoquer mon souhait de recherche d’un nouveau compagnon équin. Toujours rien ne m’intéressait dans les réponses que l’on me donnait.
Et puis un jour une association m’envoie une photo de 3 poulains en sauvetage.
Et j’ai eu le vrai coup de foudre pour une petite pouliche qui pourtant n’avait casi rien pour attirer : maigre, le poil dru, de mauvais aplombs, une robe pas originale (je ne savais pas qu’elle me cachait un gêne Léopard). …
J’ai vu son regard et je me suis dit : c’est elle !
Je n‘ai pas d’explication rationnelle, un vrai coup de foudre !
Je suis allée la voir chez le marchand. Je n’ai pas pu la toucher, regarder comment elle se déplace,… Elle connaissait à peine l’humain. C’était clairement la moins belle, mais son regard ! Ce qu’elle dégageait !
C’est alors que le marchand m’annonce qu’elle n’a pas encore de nom et que c’est l’année des K. K comme Kara….
Je suis rentrée chez moi en larmes de bonheur, d’émotions de cette rencontre.
Ne souhaitant pas me laisser aller à ce coup de foudre, j’avais quand-même pris plusieurs clichés d’elle pour envoyer à mon ostéo, podologue, veto afin d’avoir un avis sur sa morphologie. Globalement elle est bien faite ; avec un bon suivi et une bonne alimentation, on réussirait à rattraper son retard de croissance (le marchand m’a annoncé une période de naissance assez nébuleuse).
Le 09/06/2020 j’effectuais l’achat de ma pouliche que je décidais d’appeler Kolombe du Tilleul. Le 09/06 est la date de naissance de Kara… <3
Elle est arrivée à la maison le 15/06/2020 (le 15/06/2024 j’avais fini ma formation de comportementaliste équin)
Je suis fière de côtoyer une jument, parce qu’entière contrairement à un hongre.
Kolombe a été super facile dès les premières manipulations. Elle a eu très vite confiance en moi. Un vrai lien s’est crée vraiment rapidement.
J’ai effectué son premier parage en liberté dans son boxe.
Si j’habitais dans un autre environnement (sans routes proches) je l’aurais promenée en totale liberté tellement elle était connectée à moi.
Elle a eu un suivi par une nutritionniste dès son arrivée et a très vite rattrapé son retard. Cela m’a permis d’en découvrir plus sur la manière d’alimenter un cheval. Ici par exemple, nous avons dû la réhabituer à manger. Jamais je n’aurais pris la précaution d’introduire les aliments (herbe, granulés) en si toutes petites quantités et sur autant de temps.
Dans son éducation, j’ai dû lui apprendre à être touchée par d’autres personnes. Elle ne se laissait approcher que par moi.
Je me rappelle la première fois que l’ostéopathe est venue, Kolombe se demandait bien qui était cette personne et elle n’était pas du tout rassurée !
Kolombe est le genre de cheval qui a besoin de « bien sentir » la personne qui la manipule. Sinon elle fera comprendre que c’est pas OK pour elle. Et elle peut être assez claire !
Kolombe est sensible et émotive.
C’est ce qui est le moins facile pour moi à aborder car je le suis aussi.
Elle me demande d’être constamment juste avec elle. (à la différence, Kara prenait tout sur lui) Si je fais une erreur, elle est impartiale avec moi : elle va refuser toute approche pendant un voire plusieurs jours.
MERCI KOLOMBE DE ME REMETTRE A MA PLACE ET DE ME FAIRE REFLECHIR SUR MA MANIERE D AGIR.
Même si j’ai désormais les clés pour être juste dans ma manière de l’aborder, je n’y arrive pas toujours. J’ai tellement d’attachement envers elle que je suis vite dans mes émotions. Et puis finalement, c’est tellement plus facile d’agir sur le moment comme ça nous vient avec notre émotivité (pour le coup pas positive) plutôt que d’aller se demander: comment je me sens ? Pourquoi son attitude me renvoi à cette émotion ? Et si je soufflais un coup ? …
En plus, elle a parfois ce truc de me regarder genre : « mais tu fais quoi là ? » + éventuels signaux de stress (que je ne connaissais absolument pas avant d’entamer ma formation). Il suffit que je lui lâche la grappe 2 min et que je me pose pour que le comportement qui m’énervait chez elle cesse.
Elle peut être fort dans l’énergie comme très enveloppante de zénitude voir inviter à un total relâchement.
Elle n’est pas tellement OK quand je m’occupe de Poly ou alors il faut qu’elle ait été juste auparavant suffisamment satisfaite de son temps passé avec moi.
Elle n’est absolument pas Ok si je pars seule avec Poly. Mais si je ne pars qu’avec elle, aucun problème.
Autant elle a beaucoup de peur des objets, bruits et ça peut déclencher de grosses réactions (mais elle parvient de mieux en mieux à redescendre), autant elle me suit partout là où je passe (pratique pour la monte en van!)
Elle est en demande de contact, d’apprendre des choses. Elle s’ennuie vite (oui parce que même au pré avec un copain, un cheval peu s’ennuyer) mais c’est elle qui décide si c’est le bon moment dans sa journée ! Elle sait me dire non et je ne l’ai jamais forcée.
Je la sens prête et mâture pour le débourrage.
Avec elle j’ai envie de découvrir de nouveaux horizons, d’aller barouder sur plusieurs journées et de réaliser mon rêve de petite fille (danser avec un cheval).
De me découvrir, de nous découvrir, de développer de nouvelles compétences et d’enrichir mes connaissances.
Elle est clairement la jument qui va me faire évoluer !